En bref
- Les derniers chiffres montrent que les prix des nouvelles constructions en Belgique se stabilisent. Sur une période de trois ans, cependant, les prix ont fortement augmenté, en partie à cause de l'augmentation des coûts de construction, ce qui a exercé une forte pression sur l'accessibilité, principalement en raison de l'augmentation des taux d'intérêt.
- Le déséquilibre structurel entre l'offre et la demande reste présent et ne fera que se renforcer dans les prochaines années en raison du faible nombre de permis accordés et de nouvelles demandes de permis déposées.
- Facteurs décisifs pour donner à la construction neuve un rôle significatif dans la résolution de la crise du logement en 2025 peuvent être : le régime fiscal, des permis plus nombreux et plus rapides et des partenariats public-privé efficaces.
Les évolutions des prix montrent un problème d'accessibilité
Le Baromètre de la construction neuve constate que les prix des maisons et des appartements neufs ont augmenté respectivement de 16,2 % et de 14,8 % au cours des trois dernières années (2021T4-2024T4). Au cours de la même période, le taux d'intérêt hypothécaire est passé de 1,38 % à 3,03 % (10/2024, Banque nationale de Belgique). Cela a entraîné une baisse du pouvoir d'achat de 1,5 %, même après indexation des salaires. En d'autres termes, la différence entre la hausse des prix des logements neufs et l'évolution de la capacité d'emprunt est de 16,5 %, ce qui implique une baisse très importante du pouvoir d'achat au cours des trois dernières années.
En 2024, les prix des appartements et des maisons nouvellement construits ont augmenté respectivement de 2,35 % et de 3,86 %. L'évolution des prix des biens neufs et la forte baisse des volumes montrent que le plafond d'accessibilité pour les ménages belges a été atteint et que des mesures structurelles sont nécessaires pour éviter une crise du logement.
Fabrice Luyckx, analyste de données chez Realo : « En 2025, les prix des nouvelles constructions en Belgique devraient connaître une croissance modérée, e.a. à cause de l'indexation automatique des salaires dans notre pays. A l’autre côté, l'augmentation des coûts de construction est plus en phase avec l'inflation, contrairement aux années précédentes où l'inflation était beaucoup plus élevée. Néanmoins, les prix des nouvelles constructions ont augmenté beaucoup plus que le pouvoir d'achat au cours des dernières années à cause des taux d'intérêt en forte hausse. Une baisse des taux d'intérêt et une normalisation des coûts de construction peuvent contribuer à encourager les projets de (re)construction et donc à augmenter le nombre de logements disponibles. »