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La construction neuve favorise l’évolution vers un chauffage moins cher et durable

20 février 2025

L’accord de coalition fédérale met l’accent sur le chauffage durable en prévoyant un taux de TVA de 6 % pour les pompes à chaleur. Une analyse intermédiaire du Baromètre de la construction neuve révèle une évolution significative depuis 2021 en termes de types de chauffage dans les logements neufs. La pompe à chaleur gagne depuis du terrain partout en Belgique, principalement au détriment des combustibles fossiles. L’évolution est moins prononcée en Wallonie et semble dictée à la fois par le contexte politique et par les préférences des consommateurs, mais le nouveau taux de TVA ne peut qu’accélérer la tendance.

En bref

  • Les logements neufs se caractérisent par une forte croissance des pompes à chaleur, au détriment du chauffage fossile.
  • Cette évolution est dictée par le contexte politique, mais aussi par les préférences des consommateurs.
  • Elle pourrait refléter une tendance plus large, que le nouvel accord de coalition est susceptible d’encore accélérer.

 

La pompe à chaleur gagne du terrain

Les énergies durables gagnent en importance. Depuis la crise énergétique, qui a atteint son apogée en 2022, la part des pompes à chaleur dans les constructions neuves en Belgique a augmenté de manière significative, passant de 0,15 % en 2017 à 26 % en 2024. Cette tendance est particulièrement prononcée en Flandre, où 28 % des maisons et également des appartements nouvellement construits étaient équipés d’une pompe à chaleur en 2024. En Wallonie, ils étaient respectivement de 6,7 % et de 4,5 %.

Fabrice Luyckx, Data Analyst chez Realo : « Sur le marché secondaire, 95 % des maisons et 87 % des appartements sont encore chauffés à l’aide de combustibles fossiles. Nous n’observons, en outre, actuellement aucun changement majeur à ce niveau. La construction neuve joue donc un rôle important dans la mise sur le marché d’un plus grand nombre de logements équipés d’alternatives durables, en particulier pour les appartements, où la part du neuf est d’environ 45 % du marché. La plupart des projets de rénovation surviennent, quant à eux, après l’achat d’une habitation, de telle sorte que nous ne verrons les effets de la crise énergétique et des mesures de soutien gouvernementales se refléter sur le marché secondaire qu’à plus long terme. »

La construction neuve joue un rôle important dans la mise sur le marché d’un plus grand nombre de logements équipés d’alternatives durables

Le chauffage solaire (chauffe-eau solaire) en tant que source de chauffage principale reste marginal dans toutes les régions. Le gaz reste la principale source d’énergie pour les constructions neuves (>50 %), mais sa part diminue nettement.

Une pompe à chaleur peut certes être plus coûteuse à l’achat et à l’installation qu’une chaudière au gaz naturel, mais son coût initial plus élevé est compensé par des frais énergétiques plus faibles tout au long de sa durée de vie.

D’où la pression sur le chauffage fossile

Si la tendance en faveur des énergies durables est claire, les explications qui la justifient sont moins homogènes. Selon le Baromètre de la construction neuve, cette évolution s’explique par un changement des préférences des consommateurs après la crise énergétique et par les mesures politiques.

« Les coûts de l’énergie sont aujourd’hui près de 69 % plus élevés qu’en 2020, et même 131 % pour le gaz, comme en témoigne la flambée actuelle des prix du gaz naturel », explique Roel Helgers, économiste de marché chez Matexi. « Mais outre la forte hausse des prix, nous constatons également une plus grande volatilité. Cette situation incite davantage de personnes à opter pour un logement équipé d’une pompe à chaleur et de panneaux solaires, dont les coûts énergétiques mensuels sont non seulement plus bas, mais aussi plus prévisibles et contrôlables. »

Davantage de personnes optent pour un logement équipé d’une pompe à chaleur et de panneaux solaires, dont les coûts énergétiques mensuels sont non seulement plus bas, mais aussi plus prévisibles et contrôlables

Les prix de l’énergie ont également augmenté plus vite que l’inflation générale et s’adjugent, de ce fait, une part plus importante des dépenses totales liées au logement et au ménage. Les banques tiennent d’ailleurs compte de cet aspect lors de l’octroi de prêts hypothécaires et accordent, par exemple, des réductions si le logement est économe en énergie. 

L’impact politique ne doit pas non plus être négligé. Ainsi, en Flandre, depuis 2021, un gestionnaire de distribution de gaz naturel ne peut plus prévoir de raccordement au gaz pour les nouveaux grands lotissements, les immeubles à appartements ou les projets de logements collectifs dont la demande de permis d’environnement pour travaux urbanistiques a été introduite à partir du 1er janvier 2021.

Les taux de TVA restent inégaux

Même si l’accord de coalition fédérale mentionne une TVA de 6 % sur les pompes à chaleur, les taux de TVA restent sujets à confusion. Roel Helgers : « Les familles qui achètent un logement neuf par l’intermédiaire d’un promoteur immobilier – qui réhabilite, par exemple, un site industriel désaffecté en ville et le transforme en logements – paient toujours 21 % de TVA sur la pompe à chaleur parce qu’elle est incluse dans le prix d’achat du logement. Un taux identique pour tous les ménages permettrait de rendre l’habitat durable accessible à chacun. »

Perspectives d’avenir

Depuis le début de l’année 2025, le raccordement au gaz naturel est généralement interdit pour les constructions neuves, pour les bâtiments tant résidentiels que non résidentiels en Flandre. Nous nous attendons également à ce que le taux de TVA de 6 % sur les pompes à chaleur ait un impact positif sur la transition vers un chauffage plus durable de notre parc immobilier. Dans le même temps, il convient de souligner que les pompes à chaleur ne sont qu’une partie de la solution. « L’énergie la moins chère et la plus durable reste celle que l’on ne consomme pas. À cet égard, une isolation de qualité et la prévention des ponts thermiques restent essentielles pour atteindre un niveau E favorable. Cela peut paraître anodin, mais la différence entre les coûts énergétiques d’une habitation avec label A (courant pour les nouveaux bâtiments) et avec label C peut vite se traduire par plusieurs centaines d’euros par mois », ajoute Roel Helgers.

Méthodologie

Le Baromètre de la construction neuve a comparé les différents types de chauffage mentionnés dans les annonces en ligne de logements neufs en Belgique entre 2017 et 2024. La part de quatre catégories générales a été calculée par année : combustibles fossiles (gaz naturel, charbon, bois, mazout), pompes à chaleur (géothermie, air-eau, air-air), énergie solaire et électrique (autre).

 

À propos du Baromètre de la construction neuve

Le Baromètre de la construction neuve collecte de manière objective des données ouvertes provenant d’annonces immobilières en ligne, des pouvoirs publics et d’autres sources en ligne. Cela donne un échantillon substantiel et représentatif de l’ensemble du marché belge de l’immobilier neuf. La méthode académique validée indépendamment qui est utilisée permet de suivre avec davantage de précision l’évolution réelle du prix des maisons et appartements neufs, en tenant compte des changements de caractéristiques des biens dans le temps.

Le Baromètre de la construction neuve suit l’évolution actuelle du prix (hors TVA) d’une maison belge typique, à savoir une maison trois façades de 160 m2 avec trois chambres, une salle de bains et un jardin. Dans le segment des appartements, le bien de référence est un appartement de 95 m2 avec deux chambres et une salle de bains.

Le Baromètre de la construction neuve fonde ses calculs sur les prix demandés actuellement pour l'offre de biens neufs récemment disponibles et peut dès lors suivre de près la situation actuelle et répertorier immédiatement les évolutions en tant qu'indicateur précoce.

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