Les prix sur le marché belge de la construction neuve atteignent un plafond en 2023

Les chiffres du quatrième trimestre permettent de mieux comprendre les tendances sous-jacentes de l'année écoulée. Bien qu'il soit prématuré de parler de rupture, la stabilisation des prix des biens neufs n'est clairement pas une surprise. Après le premier confinement durant la pandémie, la demande fortement accrue, qui dépassait largement l'offre, avait poussé les prix à la hausse. La reprise économique post-corona a créé de l'inflation qui a fait grimper les coûts de construction. La crise énergétique est venue s'y ajouter début 2022. Autant de facteurs qui ont entraîné le prix des nouvelles constructions écoénergétiques vers le haut.

Les interventions de la BCE pour juguler l'inflation ont eu un effet haussier sur les taux, ce qui a inévitablement freiné les transactions immobilières. Dans le courant de l'année 2023, la politique des taux de la BCE a permis de faire diminuer l'inflation, avec à la clé une augmentation moins forte des coûts de construction entre autres. Le fait que ces coûts se stabilisent (depuis le deuxième trimestre 2023) et que l'abordabilité diminue à la suite des hausses de taux provoque à présent un plafonnement des prix des biens neufs.

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En analysant le quatrième trimestre 2023, on constate des évolutions de prix minimes sur le marché belge de la construction neuve : les prix des appartements ont augmenté de 0,97 % par rapport au trimestre précédent et ceux des maisons de 0,04 %. Sur base annuelle, les prix des appartements et des maisons ont augmenté respectivement de 5,07 % et 3,11 %. Les derniers résultats trimestriels confirment les signaux précédents indiquant une stabilisation du marché de la construction neuve après une période de hausses significatives – entre 2017 et 2023, les prix ont augmenté de 33,8 % (appartements) et 39,7 % (maisons).

Cette stabilisation s'explique par les deux facteurs évoqués plus haut. Roel Helgers, économiste de marché chez Matexi : « La stabilisation des prix trouve notamment son origine dans les hausses de taux décidées par la Banque centrale européenne et d'autres banques centrales en 2022 et 2023. En raison des taux plus élevés, non seulement le nombre de transactions immobilières a baissé, mais le refroidissement économique en découlant a également entraîné une stabilisation des prix des matériaux de construction. » 

Fabrice Luyckx, spécialiste des données chez Realo : « Les récents résultats du Baromètre de la construction neuve indiquent une stabilisation provisoire des prix des biens neufs, comme nous l'avons vu précédemment sur le marché secondaire. Mais il ne faut pas perdre de vue que les prix des biens neufs ont augmenté beaucoup plus fortement que sur ce marché. Les hausses de prix que nous observons actuellement au niveau des logements écoénergétiques existants annoncent peut-être une correction du marché, où l'efficacité énergétique est devenue un facteur déterminant pour les prix des biens. »

Voici les prix et les évolutions pour les différents segments et les différentes régions du pays :

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À propos du Baromètre de la construction neuve

Le Baromètre de la construction neuve collecte de manière objective des données ouvertes provenant d’annonces immobilières en ligne, des pouvoirs publics et d’autres sources en ligne. Cela donne un échantillon substantiel et représentatif de l’ensemble du marché belge de l’immobilier neuf. La méthode académique validée indépendamment qui est utilisée permet de suivre avec davantage de précision l’évolution réelle du prix des maisons et appartements neufs, en tenant compte des changements de caractéristiques des biens dans le temps.

Le Baromètre de la construction neuve suit l’évolution actuelle du prix (hors TVA) d’une maison belge typique, à savoir une maison trois façades de 160 m2 avec trois chambres, une salle de bains et un jardin. Dans le segment des appartements, le bien de référence est un appartement de 95 m2 avec deux chambres et une salle de bains.

Prix et évolution au niveau provincial 

(hors tva)